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notice historique

« autrement fort chargé de religion. » Au contraire le célèbre athée, comme s’il eût voulu placer son livre sous un patronage sûr, lui disait dans son épître dédicatoire : Sæpenumero adversus hæreticos te disserentem excipiens, suspicabar an ab ipso Deo consultò donatum fuerit cognomentum, Bassompetrœus, Petri S. Ecclesiœ basis[1].

L’inventaire de la bibliothèque du maréchal de Bassompierre, l’une des plus belles de son temps[2], fut fait après sa mort par les libraires Sébastien Cramoisy et Jacob Chevalier. Cet inventaire imprimé est à la bibliothèque Mazarine sous le no 18611. Il renferme plus de sept cents numéros. On ne saurait dire combien de fois seraient décuplés aujourd’hui les prix de quelques-uns des ouvrages qui y sont mentionnés.

Bassompierre, d’ailleurs, était lui-même un écrivain. Outre ses Mémoires, dont le style, toujours aisé et correct, possède des qualités diverses, appropriées aux sujets divers qu’ils traitent, outre ses Ambassades, publiées, d’une manière très-incomplète, à Cologne, chez P. du Marteau,

  1. Les arts s’exercèrent aussi en l’honneur de Bassompierre. Outre la belle toile de Van-Dyck, je possède un portrait sur marbre du maréchal à cheval, en armure dorée. Un autre portrait, peint dans la manière de Philippe de Champagne, appartient à M. le comte de Laugier-Villars. Une médaille, frappée en 1633, porte d’un côté la tête de Bassompierre en demi-relief, avec la légende fr. a. bassompierre franc. polem. glis. helvet. præf., et de l’autre un phare sous un ciel étoilé avec les mots : quod nequeunt tot sidera præstat. Le P. Bouhours (Entretiens d’Eugène et d’Ariste) critique cette devise : il fait aussi quelques réserves au sujet d’une autre devise du maréchal, qui avait pour corps une fusée volante, et pour âme ces mots : Da l’ardora l’ardire ; cette dernière plaisait cependant à Mme de Sévigné.
  2. « Monseigneur de Bassompierre est en estime d’un esprit très accomply pour les sciences ; car son étude est continuelle, aussi bien que le soin qu’il a de rechercher les meilleurs livres pour enrichir sa célèbre bibliothèque où sont conservez plus de quatre mille volumes. » (Traicté des plus belles bibliothèques, par le P. Louis Jacob. Paris, Rolet-le-Duc, m.dc.xliv.)