Page:Bassompierre - Journal de ma vie, 1.djvu/34

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
PRÉFACE DE L’ÉDITION DE 1665[1].


Le mareschal de Bassompierre, auteur et heros de ce livre, fait si bien son caractere en cet ouvrage, qu’il ne faut point d’autres couleurs, ny d’autres traits de pinceau, pour en faire un pourtraict achevé. Il avoit fait les memoires de sa vie, sans ordre, mais si remplis de belles choses, qu’il avoit remarquées en ses ambassades en Suisse, en Espagne et en Angleterre, qu’il seroit à desirer qu’il les eust laissés en l’estat qu’ils estoient, et qu’ils sont encore entre les mains d’un prelat, qui est le fils qu’il eut de mademoiselle d’Entragues. Il les rangea en la maniere qu’on les donne aujourdhuy au public, pendant sa detention dans la Bastille, à la priere du comte de Carmain, et au sortir de la prison il ne se pût jamais resoudre à y mettre la derniere main, ny à les achever. Ce qui est cause que l’on y trouve encore plusieurs passages que la cour d’aujourdhuy jugeroit estre barbares, et plusieurs autres qui ne sont pas françois, et qui font connoistre que l’auteur ne l’estoit pas. Celuy qui vous fait present de ce livre, ne les a pas voulu corriger, parce que ces petites fautes sont suffisamment reparées par une infinité de belles choses, dont le livre est remply :

  1. Il ne sera peut-être pas sans intérêt de lire la préface de l’édition de 1665, qui est mentionnée dans la Notice.