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Quant aux deux autres enfans masles de George Affrican de Bassompierre, mon frere, ils sont encores jeunes et aux estudes, pendant qu’en la Bastille j’escris cecy.

Les filles de Christofle de Bassompierre, mon pere, (au moins de celles qui le survesquirent, car il en avoit premierement eu une ainée, nommée Diane, quy mourut a l’eage de dix ans, en l’année 1584, à Rouan), furent, Henriette, mariée en 1603 a messire Timoleon d’Espinay, mareschal de Saint-Luc[1], premierement gouverneur de Brouage et des isles, puis lieutenant general en Guyenne ; laquelle mourut, en novembre de l’année 1609, d’une mauvaise couche, laissant deux fils et deux filles : l’ainé Louis, comte d’Estelan, le second François, seigneur de Saint-Luc ; et deux filles, l’ainée Renée[2], mariée au marquis de Beuvron, et l’autre nommée...[3], quy fut premierement religieuse a Saint-S.[4], puis abbesse d’Estival, qu’elle quitta pour se faire feuillantine, d’ou ne pouvant souffrir l’austerité, elle s’est mise à Saint-Paul de Reims. L’autre fille de Christofle, nommée Caterine, fut mariée, en 1608, à Mr  le comte de Til-

  1. Timoléon d’Espinay, seigneur de Saint-Luc, comte d’Estelan, fils de François d’Espinay, seigneur de Saint-Luc, et de Jeanne de Cossé-Brissac, chevalier des ordres du roi en 1619, maréchal de France en 1628, mort le 12 septembre 1644.
  2. Renée d’Espinay épousa, par contrat du 27 juin 1626, François d’Harcourt, marquis de Beuvron et de Beaufou après la mort de son frère ainé.
  3. Henriette d’Espinay-Saint-Luc fut peu de temps abbesse d’Estival, au diocèse du Mans : s’étant démise de sa dignité, elle se retira aux Feuillantines de Paris : au bout de deux ans elle entra aux Augustines de Saint-Étienne de Reims, précédemment prieuré de Saint-Paul, où elle vécut longtemps, étant future abbesse de Saint-Paul, précédemment Saint-Étienne, au diocèse de Soissons : elle occupa cette dignité en 1662, s’en démit en 1668, et revint à Saint-Étienne de Reims, où elle mourut en 1674. — St S. est peut-être Saint-Étienne (Sanctus Stephanus).
  4. Sans doute Saint-Sauveur, en Lorraine. Estival était aussi une abbaye de la Lorraine.