Page:Bassompierre - Journal de ma vie, 2.djvu/168

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
164
journal de ma vie.

tereau. Et pour donner ordre a toutes ces choses, outre douse ou quatorse hommes que Vaubecourt me donna pour faire ces courvées, quelques uns des miens et trois de Mr de Fresnel, comme aussy quattre ou cinq que ceux de Verdun me fournirent, les provosts et archers[1] des regimens y suppleerent.

J’avois en suitte une lettre de creance du roy sur moy a Son Altesse de Lorraine en cas que quelque occasion me portat de l’aller trouver pendant mon sejour par delà, de laquelle je me voulus servir pour empescher les levées quy se faisoint pour Mr de la Vallette ouvertement dans ses païs et par ses vassaux. Je despeschay a cette fin le sieur de Cominges vers luy avesques la lettre du roy et la mienne, pour le prier de la part du roy d’empescher lesdits gentilshommes ses vassaux de faire lesdites levées, s’il ne vouloit rompre la paix quy estoit entre la France et la Lorraine ; que la neutralité quy permet a ses sujets d’aller servir les divers princes s’estendoit seulement entre France et Espaigne lors qu’il y auroit guerre entre les deux rois, qu’ils pourroint aller sous lequel ils voudroint indifferemment, mais non avesques les sujets rebelles de l’une ou de l’autre couronne sans rompre ouvertement avec eux ; et que s’ils vouloint dire que les privileges de l’ancienne chevalerie leur permettoint d’aller impunement contre le roy, et puis se retirer puis apres en Lorraine pour esviter le juste chastiment de l’offense faite a un tel roy, que le roy en demanderait rayson a Son Altesse, et que sy Elle res-

  1. Les archers accompagnaient les prévôts et leur prêtaient main-forte.