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1620. juillet.

pondoit qu’il[1] ne la pouvoit faire attendu leurs privileges, qu’il[2] asseurat Sa dite Altesse que le roy y porvoyeroit et envoyeroit dans la Lorraine forces bastantes pour les chastier. Ce fut en substance ce que j’escrivis a Son Altesse ou que je donnay en instruction au sieur de Comminges de luy faire entendre de la part du roy.

J’employay en suitte tout le reste de la journée, et la suivante mercredy 8me, a faire mes despesches a tous les divers corps et leur envoyer leurs routtes, a establir les diverses personnes pour preparer jusques a Montereau cette espece d’estapes qu’a mes despens je faisois faire a l’infanterie, et a envoyer de tous costés pour avoir des hommes de recreue.

Je tiray aussy quelques soubçonnés mis en prison avant ma venue, et y laissay ceux que je vis apparemment meriter d’y estre retenus, et partis de Verdun le lendemain jeudy 9me pour aller disner a Clermont en Argonne cheux Mr  de Fresnel, lequel me livra trois cens quarante hommes qu’il avoit levés auparavant dans son bailliage, que je departis dans les compagnies du regiment de Picardie. Mr  l’evesque de Verdun[3] arriva en mesme temps que moy audit Clermont d’ou je partis apres disner pour aller coucher a Sainte Menehou.

Le vendredy 10me je vins a Vittry ou je trouvay mon

  1. Il, c’est-à-dire le duc de Lorraine lui-même.
  2. Il, Cominges.
  3. L’évêque de Verdun était alors Charles de Lorraine-Chaligny.