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1620. juillet.

Cela fait j’envoyay le reste de la cavalerie que j’avois ammenée, sous la conduite de Mr  d’Elbene[1] lieutenant des chevaux legers de Monsieur, tirer droit a Vandosme, sur l’avis que m’avoient donné les sieurs de Geofres[2] et des Boullets, capitaines de Navarre, quy y demeuroint, que sy les armes du roy paroissoint audit Vandosme, que la ville et le chasteau se mettroint en l’obeissance du roy. Je les y avois renvoyés tous deux avec ordre a Des Boullets de trouver quarante hommes prets pour mettre dans le chasteau, ce qu’il fit et l’affaire passa ainsy qu’ils me l’avoint proposée : car a la veue de cette cavalerie et des trompettes[3] quy les vindrent sommer, pensant que toute l’armée suivit, ceux quy y estoint pour Mr  de Vandosme lascherent le pié.

Je revins d’Annet le soir fort tard, et le lendemain dimanche 26me je sejournay a Dreux, tant pour donner l’ordre necessaire a la ville et faire mes despesches que pour casser la compagnie de chevaux legers de Mr  de Nemours selon l’ordre que j’en avois eu du roy des que j’estois a Poivre ; mais j’avois trouvé de sy gentils soldats en cette compagnie et les chefs sy desireux de servir que j’avois fait instance aupres du roy pour la retenir, a quoy le roy ne voulut entendre et

  1. Guy d’Elbene, fils ainé de Pierre d’Elbene, seigneur de Villeceau, et d’Anne d’Elbene, devint chambellan de Monsieur.
  2. Le sieur de Geoffres, ancien capitaine du régiment de Navarre, en était lieutenant-colonel depuis 1617 : il se distingua en plusieurs occasions, et particulièrement au siège de Montpellier (1622), où il fut blessé.
  3. Les précédentes éditions portaient : troupes.