Page:Bassompierre - Journal de ma vie, 2.djvu/393

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
389
1621. novembre.

fossé, quelque asseurance que j’eusse du marquis de Mirambeau qu’il me rendroit la place aux conditions sus mentionnées.

Je fus, le mercredy 24me, fort pressé de Mr  le mareschal de Roquelaure de faire desloger la compagnie de gensdarmes de monsieur le connestable, de Castel Jaloux, et vis que le lieutenant, nommé Mr  de Nesmont[1], le desiroit aussy, porté par la priere du jeune Vaillac[2] quy en estoit guidon, ou peut estre parce que ceux de Castel Jaloux leur avoint promis quelque present pour les faire desloger. Je dis a monsieur le mareschal qu’il estoit le maitre pour me commander absolument, et que je le ferois ; que pour les envoyer delà l’eau, j’y contredirois toujours pour le peril que j’y voyois, sy ce n’estoit que l’on les accompagnat d’infanterie pour les garder, ce que nous ne pouvions durant le siege, lequel s’en alloit finy ; que s’ils n’en vouloint attendre l’issue, qu’il ne les pouvoit loger qu’aux Tonnains[3] : mais outre que le mesme inconvenient estoit a Tonnains qu’a Castel Jaloux, parce qu’ils contribuoint cinquante francs par jour pour une des compagnies du regiment de monsieur le mareschal, les Tonnains appartenoint en partie a Mr  le comte de la Vauguyon son gendre[4]. En fin

  1. François de Nesmond, seigneur de la Tranchade, gentilhomme ordinaire de la chambre du roi, fut lieutenant d’une compagnie de gendarmes de ses ordonnances.
  2. Un des frères cadets du comte de Vaillac.
  3. Tonneins, chef-lieu de canton de l’arrondissement de Marmande, sur la rive droite de la Garonne, plus bas que Monheurt. Il y a Tonneins-dessus et Tonneins-dessous.
  4. Jacques d’Estuert de Caussade, comte de la Vauguyon, fils