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1615. octobre.

y avoint esté investis par l’armée ennemie, et tout ce qu’ils avoint peu faire avoit esté de faire partir ce lieutenant pour nous en avertir en diligence, nous mandant de plus que sy le canon venoit a eux, ils se rendroint comme avoint fait les trouppes de Mr  de Luxembourg. Sur cette nouvelle monsieur le mareschal fit tirer trois coups de canon, quy estoit le sinnal pour faire venir tous les corps de l’armée au quartier du general, et fit camper l’armée jusques au lendemain matin[1], qu’il prit son ordre de battaille sur une ligne et mesla chasque trouppe de cavalerie et d’infanterie, avesques les intervalles, et les gros de cavalerie reculés en sorte que la teste du premier cheval alloit du pair avec le dernier rang du bataillon voysin.

C’est une plaine d’une grande lieue et demie quy est entre Osoy et Ouson, dans laquelle nous gardames nostre ordre, six pieces de canon au crochet marchans au millieu de l’armée devant le bataillon des Suisses. Nous n’eumes pas fait une demie lieue que nos carabins vindrent nous joindre, les ennemis s’estans retirés de devant Ouson une heure devant le jour, tirans a Bonny[2]. Il y a un ruisseau en un fond vis a vis d’Ouson, quy passe dedans Ouson et se va jetter dans la Loire, et la colline est petite qu’il faut remonter pour aller a Bonny ou sont toutes vignes d’un costé et d’autre [du chemin quy y va][3]. Il parut quelque cent chevaux [de l’autre costé de cette colline][4] sur le haut,

  1. C’est-à-dire jusqu’au 28.
  2. Bonny, canton de Briare, à 5 lieues S. E. de Gien.
  3. Inédit.
  4. Inédit.