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journal de ma vie.

de Saint Antonin, et d’envoyer camper ses gardes et Suisses dans le corps de l’armée, ce qu’il executa.

Le mercredy 15me Mr  de Chomberg fit commencer a faire une batterie de sept pieces.

Les gardes entrerent le soir[1] dans la tranchée, et Marillac ayant envoyé ses armes à l’espreuve à la tranchée pour y venir veiller, les capitaines des gardes dirent a son homme qu’il les rapportat cheux luy, et que Mr  de Marillac ne leur commanderoit point de mareschal de camp. Je jure que ce fut a mon insceu, et que le soir mesme je vins au galop dans la tranchée comme volontaire pour y passer trois ou quattre heures avec eux. Ils furent ravis de m’y voir et me dirent ce quy s’estoit passé avec Marillac. Je me douttay bien que l’on m’en feroit un plat ; ce quy fit que je m’en revins avant le jour[2] a Queilus, et le matin je fus au lever du roy sans faire semblant de rien, ou Mr  le Prince arriva peu apres, ammenant Marillac quy fit sa plainte de la desobeissance des gardes que Mr  le Prince exagera (sans me nommer toutefois) ; et le roy luy dit qu’au sortir de la garde il envoyeroit querir les capitaines pour leur faire rendre compte de leur action, puis dit a Mr  le Prince que les gardes avoint toujours protesté qu’elles ne reconnestroint point Marillac.

Le jeudy 16me Mr  le Prince vint le matin dire au roy que je faisois des monopoles[3] et des revoltes a son armée, et que je meritois chastiement, et mesmes de

  1. Le soir du 14 juin.
  2. Le 15.
  3. Des cabales.