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A

MON PINSON


Le soleil, en hiver, évite ma mansarde ;
Ma lampe fume et donne une clarté blafarde ;
L’huile est bas : je ne vois plus les mots que j’écris.
Plus de flamme au foyer, ni de joyeux cricris !

Je grelotte, et j’entends, à travers la lézarde,
Passer comme la voix gémissante d’un barde :
C’est la plainte du vent errant sur les toits gris
Et le vol ténébreux de la chauve-souris.

Mais j’ai dans ma mansarde une autre voix bien douce,
Qui fait songer au temps où la verdure pousse :
C’est la charmante voix de mon petit pinson.

Quand il chante mon cœur se réchauffe, et je rêve,
Et je sens le soleil qui sourit et se lève,
Et je cueille les fleurs de la belle saison.