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No III.
Troisième Ordre de Mandataires du Souverain, ou Ordre d’Administration publique.


Outre l’instruction qui donne le savoir, et la protection qui fait naître le vouloir, j’ai dit que l’autorité souveraine communiquoit encore aux hommes réunis en société le pouvoir de cultiver avec succès tous les arts caractéristiques des États policés.

C’est par la bonne administration g[68]énérale que le Souverain opere ce pouvoir universel, source de la prospérité des Empires, et, par une juste récompense, source de richesses et de grandeur pour les princes.

L’administration publique a deux branches principales, savoir la dépense du Souverain et sa recette. Les hommes dévoués à ces deux fonctions très importantes, forment donc le troisieme ordre de ses mandataires ou coopérateurs.


No IV.
De la dépense du Souverain.


Ce n’est pas ici le lieu d’expliquer dans le plus grand détail les vrais principes économiques de cette administration : on y viendra quand il en sera temps, après avoir fait des observations préliminaires qui les rendront plus faciles à concevoir et à retenir.

Mais je dois remarquer ici 1o  que [69] la dépense du Souverain comprend non-seulement la solde de tous les hommes employés à l’instruction publique, telle que je l’ai définie, à la Puissance tutélaire, civile, militaire ou politique, et même à la dépense ou à la recette des revenus du Souverain ; non-seulement encore l’entretien de tous les objets relatifs aux fonctions de ces mandataires, mais encore les frais que coutent les grandes propriétés publiques, dont la formation, l’entretien, la perfection progressive et continuelle caractérisent particulierement l’administration.

Ces grandes propriétés communes ou publiques, sont dans les États policés le vrai patrimoine de la souveraineté. Tels sont les chemins, les eaux navigables, les ponts, les ports, les villes, les édifices publics de toutes sortes.