Page:Baudeau - Première Introduction à la philosophie économique.djvu/92

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

De-là naissent des récoltes plus faciles, plus abondantes, plus assurées de productions d’une qualité supérieure. C’est la Classe productive qui les recueille, c’est à l’entrepreneur de la culture qu’elles appartiennent, sauf l’acquittement des droits que la Classe noble ou propriétaire peut et doit réclamer pour prix des avances foncieres et souveraines.

Mais ces bienfaits de la nature considérés dans les mains de la Classe productive, ne sont encore que des matieres brutes, et dans cet état de simplicité primitive ; elles n’ont point encore ac[173]quis les qualités qui les rendent propres aux jouissances utiles ou agréables, qui font notre conservation et notre bien-être.

Il faut que ces matieres brutes soient plus ou moins polies, façonnées, combinées entr’elles, pour devenir ou des subsistances journalieres d’êtres vivants, ou des ouvrages de durée.

Tous les hommes qui s’occupent immédiatement à préparer ainsi des jouissances, ou qui sont dévoués aux travaux de l’art stérile, forment la troisieme classe des États policés. Je les répéte encore ici, puisque nous avons éprouvé mille fois qu’on ne peut pas trop le répéter, stérile par opposition à fécond ou productif, non par opposition à utile ou nécessaire.

Car il est de la plus suprême évidence que la plupart des productions naturelles ne nous sont agréables ou salutaires, qu’après avoir reçu des mains de l’art stérile plusieurs préparations qui font [174] leur mérite ou leur agrément.

Voici donc le caractere distinctif de cette troisieme classe et de ses travaux, c’est qu’ils ont pour but immédiat les jouissances des hommes, la consommation des productions de la nature, soit la consommation totale subite et momentanée en subsistances, soit la consommation lente, successive et partielle en ouvrages de durée.

Article II.

Analyse de la troisieme Classe en quatre divisions.

Si nous considérons les emplois divers de tous les hommes, qui ne sont occupés ni aux travaux de l’art social, c’est-à-dire, à l’exercice de l’autorité souveraine ou à l’administration des propriétés foncieres, ni aux travaux de l’art productif, c’est-à-dire, aux prépa-