Page:Beauclair - Ohé ! l’Artiste, 1887.djvu/16

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taire, épicier retiré des affaires, et, pour lui faire plaisir, les Picot lui confiaient le petit Jean, qu’il aimait beaucoup, aimant à dire que, plus tard, ce serait lui qui mangerait ses rentes, Jean étant fils unique et les Picot seuls héritiers.

Au Billot, Jean avait passé de bons jours, courant dans les herbes hautes, pêchant dans les ruisseaux, cueillant des fleurs, mangeant des fruits aux arbres et revenant chaque soir, fatigué, crotté, heureux, à la ferme.

L’oncle Regallard était affligé d’un nez énorme, rouge et bourgeonné, semblable à une belle fraise. Ce nez déplaisait à Jean, à ce point qu’en rentrant, toutes les bonnes impressions du jour s’effaçaient. Jean allait se coucher, boudant presque l’ancien épicier,