Page:Beaumarchais - Œuvres choisies, édition 1913, tome 2.djvu/101

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LE COMTE. A la bonne heure sur ce ton, Monsieur ! mais je crains qu’on ne soit aux écoutes.

BARTHOLO. Eh ! qui Voulez-Vous ? tous mes Valets sur les dents ! Rosine enfermée de fureur ! Le diable est entré chez moi. Je vais encore m’assurer… Il va ouvrir doucement la porte de Rosine.

LE COMTE, à part. Je me suis enferré de dépit. Garder la lettre à présent ! Il faudra m’enfuir : autant vaudrait n’être pas venu… La lui montrer !… Si je puis en prévenir Rosine, la montrer est un coup de maître.

BARTHOLO revient sur la pointe des pieds. Elle est assise auprès de sa fenêtre, le dos tourné à la porte, occupée à relire une lettre de son cousin l’officier, que j’avais décachetée…

Voyons donc la sienne.

LE COMTE lui remet la lettre de Rosine. La Voici. (A part.) C’est ma lettre qu’elle relit.

BARTHOLO lit. « Depuis que vous m’avez appris votre nom et votre état… » Ah ! la perfide ! c’est bien là sa main.

LE COMTE, effrayé. Parlez donc bas à Votre tour.

BARTHOLO. Quelle obligation, mon cher !…

LE COMTE. Quand tout sera fini, si Vous croyez m’en devoir, vous serez le maître. D’après un travail que fait actuellement don Bazile avec un homme de loi…

BARTHOLO. Avec un homme de loi, pour mon mariage ?

LE COMTE. Vous aurais-je arrêté sans cela ? il m’a chargé de vous