Page:Beaumarchais - Œuvres choisies, édition 1913, tome 2.djvu/105

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Ah ! Rosine !

ROSINE. Quelle imprudence !

LE COMTE. J’ai mille choses essentielles à vous dire.

ROSINE. il ne nous quittera pas.

LE COMTE. Figaro va venir nous aider.

BARTHOLO apporte un fauteuil. Tiens, mignonne, assieds-toi.

— Il n’y a pas d’apparence, bachelier, qu’elle prenne de leçon ce soir ; ce sera pour un autre jour. Adieu.

ROSINE, au comte. Non, attendez ; ma douleur est un peu apaisée. (A Bartholo.) Je sens que j’ai eu tort avec vous, Monsieur : je veux vous imiter, en réparant sur-le-champ…

BARTHOLO. Oh ! le bon petit naturel de femme ! Mais après une pareille émotion, mon enfant, je ne souffrirai pas que tu fasses le moindre effort. Adieu, adieu, bachelier.

ROSINE, au comte. Un moment, de grâce ! (A Bartholo.) Je croirai, Monsieur, que vous n’aimez pas à m’obliger, si vous m’empêchez de vous prouver mes regrets en prenant ma leçon.

LE COMTE, à part, à Bartholo. Ne la contrariez pas, si vous m’en croyez.

BARTHOLO. Voilà qui est fini, mon amoureuse. Je suis si loin de chercher à te déplaire, que je veux rester là tout le temps que tu vas étudier.