Page:Beaumarchais - Œuvres choisies, édition 1913, tome 2.djvu/210

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SUZANNE outrée.

Et vous bien scélérat, d’aller semant de pareils bruits pour perdre un
malheureux enfant tombé dans la disgrace de son maître.

BAZILE.

L’ai-je inventé ? je le dis parce que tout le monde en parle.

LE COMTE se lève.

Comment, tout le monde en parle !

SUZANNE.

Ah Ciel !

BAZILE.

Ha, ha !

LE COMTE.

Courez, Bazile, et qu’on le chasse.

BAZILE.

Ah, que je suis fâché d’être entré !

SUZANNE troublée.

Mon Dieu ! mon Dieu !

LE COMTE, à Bazile.

Elle est saisie. Asseyons-la dans ce fauteuil.

SUZANNE le repousse vivement.

Je ne veux pas m’asseoir. Entrer ainsi librement, c’est indigne !

LE COMTE.

Nous sommes deux avec toi, ma chère. Il n’y a plus le moindre danger.

BAZILE.

Moi je suis désolé de m’être égayé sur le Page puisque vous l’entendiez :
je n’en usais ainsi que pour pénétrer ses sentimens, car au fond….

LE COMTE.

Cinquante pistoles, un cheval, et qu’on le renvoie à ses parens.

BAZILE.

Monseigneur, pour un badinage ?

LE COMTE.