qu’il faut quitter des
lieux…. une marraine si…. bonne !…
SUZANNE.
Et si belle !
CHÉRUBIN avec un soupir.
Ah ! oui.
SUZANNE le contrefait.
Ah ! oui. Le bon jeune homme ! avec ses longues paupières hypocrites.
Allons, bel oiseau bleu, chantez, la romance à Madame.
LA COMTESSE la déplie.
De qui…. dit-on qu’elle est ?
SUZANNE.
Voyez la rougeur du coupable ; en a-t-il un pied sur les joues ?
CHÉRUBIN.
Est-ce qu’il est défendu… de chérir….
SUZANNE lui met le poing sous le nez.
Je dirai tout, vaurien !
LA COMTESSE.
Là…. chante-t-il ?
CHÉRUBIN.
O Madame, je suis si tremblant !…
SUZANNE en riant.
Et gnian, gnian, gnian, gnian, gnian, gnian, gnian ; dès que Madame le
veut, modeste auteur ! je vais l’accompagner.
LA COMTESSE.
Prends ma guitare. (La Comtesse assise, tient le papier pour suivre.
Suzanne est derrière son fauteuil, et prélude en regardant la musique
par-dessus sa maîtresse. Le petit page est devant elle, les yeux
baissés. Ce tableau est juste la belle estampe d’après Vanloo, appelée
la Conversation espagnole.)
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