Page:Beaumarchais - Œuvres choisies, édition 1913, tome 2.djvu/272

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LE COMTE.

….Je n’ai pas trop compris ce qui vous avait forcé tantôt de courir un
danger inutile, en vous jetant….

FIGARO.

Un danger ! on dirait que je me suis engouffré tout vivant….

LE COMTE.

Essayez de me donner le change, en feignant de le prendre, insidieux
valet ! vous entendez fort bien que ce n’est pas le danger qui
m’inquiéte, mais le motif.

FIGARO.

Sur un faux avis, vous arrivez furieux, renversant tout, comme le
torrent de la Moréna ; vous cherchez un homme ; il vous le faut, ou vous
allez briser les portes, enfoncer les cloisons ; je me trouve-là par
hasard ; qui sait dans votre emportement si…

LE COMTE interrompant.

Vous pouviez fuir par l’escalier.

FIGARO.

Et vous, me prendre au corridor.

LE COMTE en colère.

Au corridor ! (à part) je m’emporte, et nuis à ce que je veux savoir.

FIGARO, à part.

Voyons-le venir, et jouons serré.

LE COMTE radouci.

Ce n’est pas ce que je voulais dire, laissons cela. J’avais… oui,
j’avais quelqu’envie de t’emmener à Londres, courrier de dépêches…
mais toutes réflexions faites…

FIGARO.

Monseigneur a changé d’avis ?

LE COMTE.

Premièrement, tu ne sais pas l’anglais.