Page:Beaumarchais - Œuvres choisies, édition 1913, tome 2.djvu/288

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 d’ennuyer
l’auditoire et d’endormir Messieurs ; plus boursoufflés après que s’ils
eussent composé l'oratio pro Murena ; moi je dirai le fait en peu de
mots. Messieurs…

DOUBLE-MAIN.

En voilà beaucoup d’inutiles, car vous n’êtes pas demandeur, et n’avez
que la défense ; avancez, Docteur, et lisez la promesse.

FIGARO.

Oui, promesse !

BARTHOLO, mettant ses lunettes.

Elle est précise.

BRID’OISON.

I-il faut la voir.

DOUBLE-MAIN.

Silence donc, Messieurs.

L’HUISSIER, glapissant.

Silence.

BARTHOLO lit.

Je soussigné, reconnais avoir reçu de damoiselle, &c…. Marceline de
Verte-allure, dans le château d’Aguas-Frescas, la somme de deux mille
piastres fortes cordonnées ; laquelle somme je lui rendrai à sa
réquisition, dans ce château ; et je l’épouserai, par forme de
reconnaissance, &c. signé Figaro, tout court. Mes conclusions sont au
payement du billet, et à l’exécution de la promesse, avec dépens. (il
plaide) Messieurs…. jamais cause plus intéressante ne fut soumise au
jugement de la cour ! et depuis Alexandre le grand, qui promit mariage
à la belle Thalestris….

LE COMTE, interrompant.

Avant d’aller plus loin, Avocat, convient-on de la validité du titre ?

BRID’OISON, à Figaro.

Qu’oppo… qu’oppo-osez-vous à cette lecture ?

FIGARO.

Qu’il