Page:Beaumarchais - Œuvres choisies, édition 1913, tome 2.djvu/348

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FIGARO.

Sa femme ?

SUZANNE.

Sa femme.

FIGARO, follement.

Ah Figaro, pends-toi ; tu n’as pas deviné celui-là ! --Sa femme ? Ô douze ou
quinze mille fois spirituelles femelles ! --Ainsi les baisers de cette
salle ?

SUZANNE.

Ont été donnés à Madame.

FIGARO.

Et celui du Page ?

SUZANNE, riant.

À Monsieur.

FIGARO.

Et tantôt, derrière le fauteuil ?

SUZANNE.

À personne.

FIGARO.

En êtes-vous sûre ?

SUZANNE, riant.

Il pleut des soufflets, Figaro.

FIGARO lui baise la main.

Ce sont des bijoux que les tiens. Mais celui du Comte était de bonne
guerre.

SUZANNE.

Allons, Superbe, humilie-toi.

FIGARO fait tout ce qu’il annonce.

Cela est juste ; à genoux, bien courbé, prosterné, ventre à terre.

SUZANNE, en riant.

Ah ! ce pauvre Comte ! quelle peine il s’est donnée…

FIGARO se relève sur ses genoux.

…Pour faire la conquête de sa femme !
SCÈNE