Page:Beaumarchais - Œuvres choisies, édition 1913, tome 2.djvu/60

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bout, Monseigneur…

(Regardant à la jalousie.) La v’là, la v’là.

LE COMTE. Oui donc ?

FIGARO. Derrière sa jalousie, la Voilà, la Voilà. Ne regardez pas, ne regardez donc pas !

LE COMTE. Pourquoi ?

FIGARO. Ne Vous écrit-elle pas : Chantez indifféremment ? c’est-à-dire : chantez comme si vous chantiez… seulement pour chanter. Oh ! la v’là, la v’là.

LE COMTE. Puisque j’ai commencé à l’intéresser sans être connu d’elle, ne quittons point le nom de Lindor que j’ai pris : mon triomphe en aura plus de charmes. (Il déploie le papier que Rosine a jeté.) Mais comment chanter sur cette musique ? Je ne sais pas faire de vers, moi.

FIGARO. Tout ce qui Vous Viendra, Monseigneur, est excellent :

en amour, le cœur n’est pas difficile sur les productions de l’esprit… Et prenez ma guitare.

LE COMTE. Que Veux-tu que j’en fasse ? j’en joue si mal !

FIGARO. Est-ce qu’un homme comme Vous ignore quelque chose ? Avec le dos de la main ; from, from, from… Chanter sans guitare à Séville ! vous seriez bientôt reconnu, ma foi, bientôt dépisté.

Figaro se colle au mur, sous le balcon.

LE COMTE chante en se