Page:Beaumarchais - Œuvres choisies, édition 1913, tome 2.djvu/66

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II

ROSINE, FIGARO

ROSINE, surprise. Ah ! monsieur Figaro, que je suis aise de vous voir !

FIGARO. Votre santé, Madame ?

ROSINE. Pas trop bonne, monsieur Figaro. L’ennui me tue.

FIGARO. Je le crois ; il n’engraisse que les sots.

ROSINE. Avec qui parliez-vous donc là-bas si vivement ? Je n’entendais pas : mais…

FIGARO. Avec un jeune bachelier de mes parents, de la plus grande espérance ; plein d’esprit, de sentiments, de talents, et d’une figure fort revenante.

ROSINE. Oh ! tout à fait bien, je vous assure ! Il se nomme ?…

FIGARO. Lindor. il n’a rien : mais s’il n’eût pas quitté brusquement Madrid, il pouvait y trouver quelque bonne place.

ROSINE, étourdiment. il en trouvera, monsieur Figaro ; il en trouvera. Un jeune homme tel que vous le dépeignez n’est pas fait pour rester inconnu.