Page:Bedier - La Chanson de Roland.djvu/17

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d’ailleurs, où d’autres textes lui opposent une leçon plus spécieuse : car la leçon plus spécieuse peut n’être qu’une leçon refaite. Qu’en plusieurs de ces cas de conflit, la leçon d’Oxford puisse n’être, elle aussi, qu’une leçon refaite, d’accord ; mais nous n’y pouvons rien ; la leçon primitive, celle du manuscrit archétype, à jamais perdu, demeure hors de nos prises. En fait, je ne sais guère, dans tout le manuscrit d’Oxford, qu’une cinquantaine de vers qui soient inintelligibles ou obscurs et qu’on puisse être tenté de raccommoder, vaille que vaille, par recours aux autres textes. Est-ce la peine ? Et ne vaut-il pas mieux proposer çà et là au lecteur, en l’avertissant, un vers altéré qu’un vers restauré, tout battant neuf, et que l’on a soi-même fabriqué ?

En ce qui concerne non plus les leçons, mais les formes, je me suis rangé, selon le même esprit, aux côtés de ceux de mes devanciers qui se sont le mieux défendus