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elles ne se retrouveraient pas, toutes pareilles, dans les autres manuscrits anglo-normands de la seconde moitié du XIIe siècle. Une telle vérification est aisée, grâce aux admirables travaux qu’ont multipliés sur l’anglo-normand les Paul Meyer et les Vising, les Stimming et les Tanquerey, et que j’ai étudiés de mon mieux.

Pour toutes ces raisons, je me suis cru en droit, entreprenant d’éditer la Chanson de Roland, de me conformer au précepte de l’archéologue Didron : « Il faut, disait-il, conserver le plus possible, réparer le moins possible, ne restaurer à aucun prix. » Ce qu’il disait des vieilles pierres, il faut l’entendre aussi de nos beaux vieux textes.

Le livre que voici ne s’adresse pas aux seuls érudits ; il convient que tous les lettrés puissent lire le poème vénérable et s’y plaire. À leur intention, pour leur rendre l’effort moins rude et les assister chemin faisant, j’imprime en regard du texte ancien une transcription de ce texte en langage