Page:Benoit L Atlantide.djvu/143

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l’idée suivante : ce qui a subsisté neuf mille ans peut subsister onze mille ans. Dès ce moment, je n’eus plus qu’un but : entrer en relations avec les descendants possibles des Atlantes, et si, comme j’avais maintes raisons de le croire, ils étaient bien déchus et ignorants de leur splendeur première, leur révéler leur illustre filiation.

« Il est également compréhensible que je n’aie pas fait part de mes intentions à mes supérieurs universitaires. Solliciter leur concours ou même leur autorisation, étant données les dispositions que j’avais pu constater chez eux à mon égard, c’eût été, de façon à peu près certaine, risquer gratuitement le cabanon. Je réalisai donc mes petites économies et m’embarquai pour Oran sans tambour ni trompette. J’arrivai le 1er octobre à In-Salah. Mollement étendu sous un palmier, dans l’oasis, j’avais un plaisir infini à penser que, le même jour, le proviseur de Mont-de-Marsan, affolé, contenant avec peine vingt horribles marmots hurlants devant la porte d’une salle de classe vide, lançait de tous côtés des télégrammes à la recherche de son professeur d’histoire.

M. Le Mesge s’arrêta et nous lança un regard satisfait.

J’avoue que je manquai alors de dignité, et ne me souvins pas de l’affectation perpétuelle qu’il avait marquée de ne se mettre en frais que pour Morhange.

— Excusez-moi, monsieur, si votre récit m’intéresse plus que je ne m’y attendais. Mais vous