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dragon, qui a commencé à faiblir sous un coup que lui a asséné Wiglaf, est achevé complètement par le couteau de Beowulf. Il meurt, mais il a fait une blessure terrible à ce dernier. Sentant sa fin approcher, le héros se fait montrer le trésor de la caverne, remet son collier, sa cotte de mailles et son casque à Wiglaf auquel il exprime ses dernières volontés, puis expire. Les hommes de Beowulf, remis de leur frayeur, se décident enfin à pénétrer dans l’antre, mais Wiglaf les apostrophe vivement au sujet de leur lâche conduite et leur prédit un éternel déshonneur. Il ordonne ensuite qu’on procède aux funérailles du héros. Les funérailles s’accomplissent selon le cérémonial usité par les anciens Scandinaves ; le corps est brûlé et un tumulus érigé en dix jours sur le sommet du promontoire de la Baleine par les soins du jeune Goth. — C’est là que, selon le désir de Beowulf, s’élève le monument comme un souvenir pour le peuple et un repère pour les navigateurs qui se hasardent sur les flots ténébreux de l’Océan.


Esquisse Historique

Une esquisse historique aussi exacte que les travaux patients et sagaces des commentateurs de Beowulf, Grein à leur tête, nous permet de l’établir, ne sera pas hors de propos dans cette préface ; elle permettra, je l’espère, de suivre la lecture du poëme avec plus de fruit et donnera la clef de bien des passages en apparence inintelligibles. Tout en mettant le lecteur en garde contre l’idée trop absolue que pourrait lui suggérer ici le mot historique appliqué à des événements d’une authenticité souvent contestable, et dont la suite, du reste, est en général assez imparfaitement connue, je dois donc le prier de se reporter aux notes rédigées ci-dessous chaque fois que la marche des évènements ne lui paraîtra pas se dégager d’une manière assez précise de la narration ; l’explication de certains détails qui ne jouent qu’un rôle secondaire dans le poëme