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se trouvera dans les notes placées à la fin de cet ouvrage. Je dois faire remarquer que je me suis borné ici à donner les renseignements strictement nécessaires, sans me permettre aucune conjecture sur la nature des faits que j’avais à enregistrer.

A. Les Goths (Geatas, Wedergeatas, Wederas, Guthgeatas — Goths des Combats. — Saegeatas — Goths maritimes) habitaient le Sud de la Scandinavie[1]. Ceux de leurs rois qui sont nommés dans le poème sont : Hrethel, ses fils Hæthcyn et Hygelac, le fils de Hygelac appelé Heardred et Beowulf[2]. Le père de ce dernier est Ecgtheow, guerrier célèbre qui s’était réfugié en Danemark pour échapper aux suites d’un meurtre qu’il avait commis chez les Wylfingas. La mère de Beowulf est la fille unique du roi des Goths Hrethel. C’est à la cour de ce roi et au milieu de ses fils que le héros du poëme est élevé à partir de sa septième année[3]. Il est faible et nonchalant dans sa jeunesse, mais avec l’âge viril il acquiert dans son poing la force de trente hommes ; c’est pourquoi le sort qui lui donne la victoire dans les combats corps à corps la lui refuse dans les rencontres à l’épée. Dans sa jeunesse il engage une joute sur la mer avec Breca, prince des Brondingas ; ils nagent ensemble pendant cinq jours, puis

  1. Toutes les recherches qui ont été faites sur le théâtre des événements racontés dans le poëme ne me paraissent avoir établi clairement que deux choses savoir : que Heort des Danois se trouvait en Seeland (il importe peu que ce soit à Rœskild ou ailleurs) et que le siège du royaume de Beowulf était situé non loin de la rivière Gotha. Les Geatas sont les Gautar des Scandinaves.
  2. Dans la table généalogique de la famille royale des Saxons de l’Ouest — qui a la prétention de faire remonter l’origine de cette dynastie à Odin — figure le dieu Beowulf, prototype du héros de la grande épopée anglo-saxonne. Les Allemands se sont beaucoup occupés à faire ressortir le fond mythologique du poëme qu’ils considèrent comme leur propriété nationale. (Dans la petite édition de von Wolzogen les noms propres anglo-saxons sont même entièrement remplacés par des synonymes allemands.)
  3. D’après Bède la première jeunesse des Anglo-Saxons se terminait à sept ans.