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thulf ; je sais qu’il veillerait loyalement sur tes fils si tu quittais le monde le premier et que, s’il se rappelait de la sollicitude que nous avons eue pour lui dans sa jeunesse, il nous en récompenserait par ses attentions envers nos enfants. »

Elle alla alors vers le banc où étaient ses fils Hrethric et Hrothmund et les fils des guerriers ; c’est là que Beowulf se trouvait. Il était assis auprès des deux frères.

XIX

La coupe lui fut portée et il reçut l’invitation à boire ; il reçut en présent de l’or1 ainsi que des parures, des bracelets et un collier magnifique. (je n’ai pas ouï-dire qu’il ait existé un objet plus précieux depuis que Hama, fuyant les embûches d’Eormenric enleva le collier de Brosinga2 ; Hygelac, le petit fils de Swerting, posséda le collier en second lieu pendant qu’il défendait les trésors sous sa bannière3 — il mourut dans une expédition qu’il avait organisée par orgueil contre les Frisons ; — ce collier, ainsi que la cotte de mailles de Hygelac, tomba au pouvoir des Francs en même temps que le cadavre de Hygelac ; — des guerriers moins braves possédèrent le champ de carnage et dépouillèrent les cadavres). — La salle était remplie de bruyants échos. Wealhtheow dit alors ces paroles devant l’assemblée des hommes :

« Jouis en paix de ce collier, cher Beowulf ! prends cette parure royale ; prospère ; montre ta force ; donne de bienveillants conseils à ces enfants : je n’oublierai pas ta récompense ! Grâce à ton industrie les hommes sages de tous les pays t’honorent ! Sois riche pendant ta vie ; je ne me montrerai pas avare de trésors envers toi. Sois propice à mon fils4 par tes actes ! Ici tout homme se montre sincère envers son pareil et fidèle à son roi ; — agis donc, ô seigneur, comme je t’en prie ! »

Après ces mots elle se rendit à son siège. Il y eut alors