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REVUE DE L’ENSEIGNEMENT DES LANGUES VIVANTES

Ceci, je veux le dire de moi-même,
que je fus un temps ménestrel des Heodenings,
cher à mon seigneur. J’avais nom Deor ;
j’occupai pendant plusieurs hivers un poste excellent,
j’eus un maître bienveillant jusqu’à ce qu’ores Heorrenda,
40 homme savant en poésie, jouit du droit territorial
que m’octroya jadis le protecteur des comtes.
Cela, il le surmonta, ainsi pourrai-je ceci.


Notes explicatives. — Il s’agit, dans les deux premières stances, du forgeron divin Weland fait prisonnier par le roi Nithhad, qui lui inflige le supplice de l’énervation et le prive d’un anneau magique qui lui permettrait de s’envoler. Le captif se venge du roi en tuant ses fils et en séduisant sa fille Beaduhild. Puis il construit des ailes merveilleuses à l’aide de plumes d’oiseau et prend la fuite.

Pour Grein, la troisième stance se rapporterait à Hilde ou Odila maltraitée par le tyran Eormanric ou Ermanaric, roi des Ostrogoths au 4e siècle de l’ère chrétienne, dont la suite du poème rappelle les excès.

La quatrième stance fait allusion au bannissement de Théodoric de Vérone, qui vécut en exil à la cour du roi Attila.