Page:Beowulf et les premiers fragments épiques anglo-saxons, trad. Thomas, 1919.djvu/52

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340 Lors il lui répondit, l’homme au vaillant courage,
le fier chef des Weders reprit la parole,
hardi sous le heaume : « Nous sommes commensaux
d’Hygelac ; Beowulf est mon nom.
Je veux dire au fils de Healfdene,
au fameux souverain, mon message,
à ton prince, s’il veut nous accorder
que nous puissions le saluer, lui si excellent. »
Wulfgar parla (c’était un chef des Wendels,
son [grand] esprit était connu de plusieurs,
350 [sa] valeur et [sa] sagesse) : « Je vais demander ceci
à l’ami[1] des Danois, au maître des Scyldings,
au dispensateur de bagues, [disant] comment tu fais requête
au fameux souverain, pour ton aventure,
et te faire connaître promptement la réponse. »
Lors il se porta en hâte [là] où Hrothgar était assis
vieux et tout grisonnant, avec la compagnie de ses comtes ;
l’homme au vaillant courage s’avança jusqu’à ce qu’il se tint aux épaules
du maître des Danois ; il connaissait l’usage de l’élite noble.
360 Wulfgar parla à son seigneur ami :
« Ici sont arrivés en voyage, venus de loin
par-delà l’étendue de l’océan, des gens des Géates ;
l’aîné [le chef], les soldats le
nomment Beowulf. Ils font requête
pour pouvoir, mon souverain, échanger
des paroles avec toi ; ne leur refuse pas
ta réplique, gracieux Hrothgar.
Ils semblent dignes dans leurs habits de guerre
de la haute estime des comtes ; certes le prince fut intrépide
370 qui a conduit ici ces guerriers ».


VI.


Hrothgar parla, [le] protecteur des Scyldings :
« Je l’ai connu quand il était adolescent ;
son vieux père était appelé Ecgtheow,
auquel au logis Hrethel le Géate donna
sa fille unique ; ores son descendant
hardi est venu ici, il est venu trouver un ami bien disposé.
Aussi des voyageurs sur mer disaient ceci,
eux qui portèrent là-bas des dons précieux pour [gagner]
la faveur des Géates, qu’il avait la force puissante
380 de trente hommes dans l’étreinte de sa droite,
[lui], le vaillant dans la mêlée. Lui, le Dieu saint

  1. C’est-à-dire : au roi.