Page:Bernard - Étude sur les marais de la Vendée et les chevaux de Saint-Gervais.djvu/21

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ments de leurs pères ? Ne devaient-ils pas observer eux aussi les traditions anciennes ?

Bien que très bon, ce moyen eût été insuffisant à améliorer promptement la race dégénérée, puis la tête de nos poitevins-normands avait besoin d’être modifiée. Cette mode, en dehors des lois physiologiques, que le caprice de Mme de Pompadour avait intronisée en France, avait passé de l’engouement à l’abandon ; détrônée à son tour par l’anglomanie, qui régnait en souveraine. Depuis la Restauration, on ne rêvait que pur sang. Le pur sang était tout ; le pur sang anglais était la panacée universelle, remédiant à toutes les défectuosités, guérissant tous les maux ; aussi s’en servit-on partout sans discernement. Les résultats obtenus, on le comprend facilement, firent tomber sa vogue, le firent délaisser même. Les fameux prôneurs du pur sang tombèrent dans un excès contraire ; le pur sang n’était plus rien ; cependant le sang est quelque chose employé judicieusement.

Du pur sang ; du rôle qu’il a joué dans la formation de la race actuelle. — Dans son acception propre, on devrait donner la qualification de pur sang à tout animal de race n’ayant subi aucun croisement. Mais, dans le langage hippique, la désignation de pur sang à une signification plus restreinte : elle est synonyme de noblesse ; elle dit plus encore, car la noblesse a des degrés et peut s’acquérir.

Le sang, dit M. Gayot « est la réunion de toutes les qualités morales dévolues à l’espèce, et par cela même le germe fort et puissant de toutes les aptitudes, de toutes les destinations qu’elle est appelée à remplir. On le conserve intact, soigneusement et précieusement, dans quelques familles d’élite, auxquelles on a successivement donné une forme différente appropriée aux besoins particuliers à