Page:Bernard - Étude sur les marais de la Vendée et les chevaux de Saint-Gervais.djvu/24

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caractères des procréateurs reste quelquefois incomplète chez le sujet procréé. Les défauts de la mère ne sont pas toujours corrigés par les qualités du père ; le produit peut offrir même les défauts de ses ascendants.

Si nous considérons l’anglo-poitevin, qu’une série de croisements a rapproché de l’anglais, nous pouvons observer que, malgré son brillant extérieur, ses membres sont souvent entachés de tares osseuses ; peu musclés, ils ont les articulations étroites.

Sous le rapport du tempérament, nous devons dire que les métis ont perdu la rusticité du cheval poitevin ; qu’ils sont plus longs à se former et qu’il est de toute nécessité, si l’on veut une bonne bête, de mettre amplement à contribution le coffre à avoine ; d’employer aussi quelques soins hygiéniques, autrement il ne faut point compter sur un cheval de fond.

En résumé, nous voyons que les chevaux de Saint-Gervais, formés par les dessèchements, le pur sang, sont bien supérieurs au cheval poitevin. Quelques-uns sont des produits d’élite ; la généralité a des formes gracieuses et une vigueur étonnante ; d’autres, enfin, stigmatisés du nom de ficelles, d’échassiers, de gringalets, tarés et maladifs, font le désespoir des éleveurs.

La comparaison entre l’ancien type et les métis d’aujourd’hui, est tout à l’avantage de ces derniers. Dans des temps éloignés, cependant, l’élève du cheval mulassier offrait un revenu plus certain ; moins de déconvenue que ne le fait actuellement l’élève du cheval de Saint-Gervais, plus impressionnable, plus lent à se former. Loin de nous, pourtant, est l’idée de déplorer une race qui n’a plus sa raison d’être ; espérons, au contraire, que la sollicitude du gouvernement ne nous abandonnera pas ; que l’État fournira