Page:Bernard - Étude sur les marais de la Vendée et les chevaux de Saint-Gervais.djvu/26

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mettent pas de brouter l’herbe des prairies. Il se nourrit du lait de sa mère qui est abondant ; mais bientôt le lait de la mère ne suffit plus à son entretien, et une herbe plus tendre, qu’il coupe sans peine et digère facilement, vient s’ajouter à sa nourriture primitive et le pousse au développement. Après, arrive l’été, avec sa température élevée, ses herbes plus sèches, plus toniques, renfermant les mêmes principes sous un volume moins considérable, qui vient condenser les fibres du jeune animal, diminuer le volume du ventre, lustrer sa robe, lui donner, en un mot, la distinction qui lui manquait. Si nous considérons le poulain pendant ces trois périodes de son alimentation, voici les remarques que nous sommes amené à faire : cet animal, nourri par un lait abondant, tend à prendre une grande croissance, croissance qui n’est point entravée par les deux périodes d’alimentation suivantes, car elles se font sans transition brusque. Le jeune sujet est naturellement lymphatique ; l’alimentation, le climat, le prédisposent à ce tempérament qui, d’ailleurs, est le propre de l’enfance.

Pendant l’été, leurs tissus deviennent serrés, leurs têtes sèches, leurs muscles se développent par les courses auxquelles ils se livrent dans leurs pâturages, excités par leur pétulance et par les moucherons qui infestent nos prairies.

Jusque-là, l’élevage me semble rationnel, au point de vue économique surtout ; mais malheureusement l’hiver est une rude épreuve pour ces jeunes animaux qui ont perdu leur rusticité par les divers croisements opérés. Ces pauvres bêtes auraient besoin de quelques soins pendant les saisons rigoureuses, mais ces soins ne leur sont pas toujours donnés. Les uns sont laissés sur les prés aux inclémences de l’hiver, où les herbages sont quelquefois