Page:Bertreux - De l’origine de la peste bovine.djvu/7

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
– 10 –

professeurs Simonds et Gamgee eurent établi chacun de son côté que la maladie qui commençait à faire tant de victimes dans les étables de Londres n’était autre que la rinderpest, la terrible peste des steppes, ce fut comme un parti pris de fermer les yeux à l’évidence et de nier la nature exotique de cette affection. On mit de l’amour-propre à ne pas avoir commis l’imprudence de laisser pénétrer cette épizootie en Angleterre, et l’on soutint avec une vraie passion qu’elle s’était développée spontanément dans les étables de Londres, sous l’influence des mauvaises conditions hygiéniques et de la chaleur exceptionnelle de la saison. »

Lorsque ces bons Anglais ne purent nier qu’ils avaient à lutter contre le typhus contagieux, et qu’ils furent las de discourir sur un point qu’ils ne pouvaient éclaircir, des mesures sanitaires furent prises et une enquête fut ordonnée à l’effet de savoir quelle avait été la voie d’introduction du fléau. Cette enquête, dont le résultat fut communiqué au gouvernement britannique par le professeur Gamgee, démontra que la contagion était la cause unique de l’épizootie qui sévissait, et que cette contagion résultait de l’importation du nord de la Russie d’un troupeau de bêtes bovines et ovines. Ce troupeau avait été rassemblé à Revel, port du golfe de Finlande. Le professeur Gamgee crut savoir, d’abord, que ces animaux ne provenaient pas de contrées où régnait le typhus ; on dut, néanmoins, vendre trois bêtes malades à un boucher de Revel. Pendant la traversée, une quatrième mourut. Plus