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d’ailleurs une très grande opinion, paraît le croire5. J’ai prouvé par des expériences directes que les bases alcalines absorbent de l’oxygène en décomposant l’eau et que cette quantité d’oxygène correspond assez près à celle donnée par le calcul.

Quant à l’ammoniaque, je n’ai pu trouver aucun moyen direct de prouver avec quelque exactitude combien d’oxygène le potassium lui dérobe pour le réduire en état métallique, mais le calcul démontre que l’ammoniaque doit contenir à peu près 48 pour cent d’oxygène6. Je sais très bien que cela paraîtra très absurde, d’autant plus que ce corps ne donne dans l’analyse que de l’azote et de l’hydrogène parfaitement correspondant à son poids. Mais malgré cela, l’ammoniaque contient probablement cette quantité d’oxygène ; et il nous faudra peut-être encore bien des expériences pour expliquer ces contradictions qui paraissent ne pouvoir exister sans que l’azote soit composé, comme l’a déjà supposée M. Davy7.






3. Berthollet à Berzelius.
28 septembre 1810.

Monsieur,

J’ai été bien flatté de l’honneur que vous m’avez fait de m’adresser votre lettre du 1 août avec le traité dont vous venez d’enrichir la chimie. Je sais combien vous méritez l’estime de ceux qui cultivent cette science ; mais j’ai le regret de ne pouvoir profiter de vos travaux par l’ignorance où je suis de la langue dans laquelle vous publiez vos découvertes. J’éprouve même à présent un grand désagrément : j’aperçois que votre ouvrage traite d’objets qui sont d’un grand intérêt pour moi et malgré les démarches qui j’ai faites, je n’ai trouvé personne qui fût en état de le traduire ; je continuerai à chercher un traducteur, mais je n’espère pas de réussir.

J’ai eu occasion de parler à votre nouveau Prince Royal8