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AVANT-PROPOS

sivement la forme du beau et le beau de la forme.

La masse des lecteurs ne leur ressemble guère ; et ce serait par trop ignorer l’humanité de ne pas le reconnaître.

Ce serait oublier la faiblesse humaine que de la croire inaccessible, insensible aux séduisantes fictions du vice ou de l’erreur. Ce serait ignorer l’histoire aussi que de nier les ravages immenses et profonds produits par la lecture de ces romans, trop peu réservés qui, selon le mot de Jules Vallès, « font pleurer les mères et travailler les juges ».

C’est dans le but de prévenir, chez ceux qui voient, ces lamentables catastrophes, que nous proscrivons certains livres et que pour certains autres, nous demandons la prudence, en ne les permettant qu’à des lecteurs raisonnables et plus âgés.


III


« Comment établir ces catégories ? dira-t-on. Une œuvre aussi étendue et aussi délicate exige chez celui qui ose l’entreprendre et qui a la volonté de l’accomplir assez loyalement, pour la rendre utile, une vaste érudition, beaucoup de lectures et une connaissance déliée de toutes les productions contemporaines, lesquelles sont parfois répugnantes et en tout cas innombrables et