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LA BELLE MAGUELONNE.

Languedoc, Guj^enne et Comminges, y avoit un noble conte, féal et catholique chrestien, qui se nommoit messire Jehan de Cerise et avoit pour femme une moult noble dame qui se nommoit madame Genevre,

5 qui estoit fille du conte Alvaro d'Albara.

Et le conte et la contesse "^n'avoient si non un jeune fils, chevalier vaillant et hardi, qui se nommoit Pierre. Iceluy jeune chevalier estoit tant excellent en armes, en chevalerie, en joustes, en chasses et en

10 toutes autres noblesses que c'estoit merveilles. Et en sa figure et forme estoit si bel que c'estoit une grant beauté a le voir et sembloit plus chose divine que humaine. Ce jeune chevalier estoit tant doux et amyable qu'il estoit aimé non tant seulement des nobles

15 et grans seigneurs, mais encores de toutes les gens communs de son pays, et louoient dieu de ce que leur avait mandé un si bel et tant noble seigneur, et en estoient tous joyeux et consolés. Et le père et la mère n'avoient autre plaisir en ce monde que en leur

20 fils qui estoit tant bel, tant sage et tant vaillant.

��COMMENT, LE NOBLE PIERRE TAIT UNES JOUSTES DEVANT LE CONTE ET LA CONTESSE.

Un jour les nobles barons et chevaliers, par com- mandement du conte, firent un tournoiement et joustes 25 en la conté de Provence desquelles eut le pris ledit

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