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LA BELLE MAGUELONNE.

poiivoit avoir congé de son père et de sa mère qu'il l'iroit voir secrètement comme chevalier errant.

Et après aucuns jours que la court fut partie

Pierre estoit tout pensif en son cueur d'entreprendre

5 son YojSige et comment il pourroit avoir licence de

  • son père et de sa mère qui de son intencion d'aller

ne savoient rien.

Un jour vint apoint qu'il se trouva avec son père et sa mère tous seuls, et le conte et la contesse estoient

10 assis. Et Pierre se mist a genoux devant eux et leur dit: „Monseigneur et vous, madame, plaise vous ouyr les paroles et volentés de vostre fils. Je voy et cognois que vous m'aimez et m'avez nourry et maintenu en grant honneur et noblesse, car vous avez fait despences

15 honorables et qui souffiront bien au fils du roy de France. Et cecy par vostre bonté. Et pour ce que je voy et cognois que vous avez fait icy grant despence en vostre hostel sans gueres exaulcier mon pris et valeur, comme font les autres nobles princes je voudroie et

20 désire fort, s'il estoit vostre bon plaisir, aller voir et chercher le monde et le pays. Et aussi me semble qu'il seroit vostre honneur et mon profit. Pourquoy, très chers père et mère, je vous supplie et requiers tant humblement que je puis qu'il vous plaise me donner

25 licence et congé."

Quant le conte et la contesse ouyrent la volenté de leur fils ils furent moult desplaisans. Et lors alla

  • f. 118\

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