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de Marie-Thérèse Colbrandt et n’est guère connu que par ses publications. Nous savons seulement qu’il se fixa à Londres pendant plusieurs années, en qualité de professeur de langues et qu’il ne revint en Belgique que vers 1831. Il s’établit alors à Eecloo, comme instituteur ; s’y distingua par l’instruction solide et variée qu’il y donnait à la jeunesse de cette ville ; puis en 1838 il alla résider à Gand où il donna des leçons d’anglais dans différents établissements d’éducation.

Étant jeune encore, il eut l’occasion de faire plusieurs voyages en Suisse, en Allemagne, en France, en Angleterre et en Italie. Il publia plus tard, dans quatre différents opuscules, le résultat des observations qu’il fit pendant ces diverses pérégrinations. Généralement écrites avec négligence, ces relations n’offrent que des impressions personnelles d’un intérêt médiocre et qui sont plutôt curieuses à cause du ton assez vif et original qui y règne. En voici les titres exacts : 1° Lettres écrites de M. Philippe-Jacques Bekaert pendant son voyage en France et en Italie dans les années 1824 et 1825, adressées à M. C. Bekaert, membre des états provinciaux. Gand, in-8o (sans année), 100 pp. — 2° Voyage de M. Philippe-Jacques Bekaert, d’ Angleterre en France et en Italie, sous le règne de Charles X. Gand, 1846, in-8o, 95 pages. — 3° Voyage de M. Philippe-Jacques Bekaert, de Londres à Dublin et retour par Belfast, la mer d’Irlande, la mer Atlantique, la Manche et la Tamise, sous le règne de Georges IV et Guillaume IV. Gand, 1846, in-8o, 72 pages. — Voyage en Suisse, en Allemagne et en Belgique, faisant suite à son voyage en France et en Italie. Gand, 1852, in-8o. Ces quatre écrits son devenus assez rares aujourd’hui.

Bon de Saint-Genois.

*BEKKER (Georges-Joseph), successivement professeur aux Universités de Louvain et de Liége, naquit à Walldurn, petit bourg du grand-duché de Bade, le 22 décembre 1792. Il étudia la philologie à l’Université de Heidelberg sous la direction de Fréd. Creuzer, l’illustre auteur de la Symbolique et mythologie de l’antiquité. Ses études touchaient à leur fin lorsque, en 1817, arriva dans cette ville le baron de Geer, chargé par le gouvernement des Pays-Bas de recruter des professeurs pour les universités récemment créées dans les provinces méridionales du royaume. Bekker fut du nombre de ceux que les savants consultés signalèrent au choix de l’envoyé hollandais. Désigné pour occuper la chaire de littérature ancienne à l’Université de Louvain, il s’empressa, avant de quitter Heidelberg, de livrer à l’impression ses observations sur Philostrate, qu’il avait rédigées dans le but de se faire connaître du monde savant et de se créer une position dans l’enseignement de son pays.

Notre instruction moyenne, au sortir du régime français, se trouvait dans un état déplorable et le règlement de 1816 obligeait tous les élèves entrant à l’université de suivre les cours de grec et de latin. Pour rester à la portée des auditeurs le premier de ces cours dut, dans le principe, être fort élémentaire et à vrai dire il ne s’éleva jamais beaucoup. Mais Bekker donna pour les jeunes gens qui se destinaient au doctorat en philosophie et lettres un cours particulier, dans lequel il introduisit la plupart des exercices pratiqués dans les séminaires philologiques des universités allemandes.

L’école philologique de Heidelberg d’où sortait Bekker n’avait pas de tendance spéciale et caractéristique, comme, par exemple, l’école contemporaine de Gottfried Hermann à Leipsick, rien donc n’eût empêché qu’il n’en suivît les errements dans son enseignement à Louvain. Il préféra cependant se rapprocher de la manière hollandaise. Ce sont Hemsterhuis, Ruhnken, Wyttenbach et son école qu’il proposait surtout pour modèles à ses disciples. Plusieurs élèves de Wyttenbach avaient, d’après les conseils de leur maître, écrit des dissertations sur la vie de philosophes anciens et recueilli, coordonné et expliqué les fragments de leurs ouvrages perdus. Parmi les dissertations publiées par les élèves du professeur de Louvain, une demi-douzaine au moins roulent sur des sujets analogues.

L’auteur de la notice biographique insérée dans l’Annuaire de l’Académie de