Page:Biographie nationale de Belgique - Tome 2.djvu/77

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

poëte élégant. M. Lambin, ancien archiviste de la ville d’Ypres, dit, dans ses courtes notices des Hommes de lettres, des savants et des artistes Iprois, que Bellechière mourut en 1616.

F. Vande Putte.

BELLECHOSE (Henri), peintre du xve siècle. Il était Brabançon et succéda, en 1415, à Jean Malouel, dans la charge de peintre de Jean Sans Peur, duc de Bourgogne. Lorsque ce prince mourut assassiné, en 1419, Bellechose fut confirmé dans son titre de peintre de la cour, par le successeur de Jean, Philippe le Bon. On sait qu’il peignit, en 1415, pour la Chartreuse de Dijon, deux tableaux, la Vie de saint Denis et la Mort de la Vierge.

Ad. Siret.

BELLEGAMBE (François), théologien ascétique, né à Douai (ancienne Flandre) vers 1628, mort à Lille le 12 juin 1700. Après avoir terminé ses humanités au collége dirigé, dans sa ville natale, par les Pères Jésuites, il entra dans la Compagnie à l’âge de seize ans et, dès qu’il fut dans les ordres sacrés, ses supérieurs le chargèrent du soin de diriger les congrégations ou sodalités de la Sainte Vierge établies dans leurs couvents. Les biographes s’accordent à dire que, pendant plus de quinze ans, il s’acquitta successivement de cette fonction à Lille et à Douai. Ses ouvrages de piété étaient, sans doute, destinés à l’usage des membres des sodalités dont la direction lui était confiée. En voici la liste : 1° Vanitas vanitatum consideratione seria evanescens, omnibus Veræ Sapientiæ Præconibus et Candidatis proposita. Insulis, typis Franc. Fievet, 1681 ; vol. in-12 de 391 pages. — 2° Concupiscentia oculorum consideratione seria elanguescens, ex sacris Litteris, Patribus, aliisque Scriptoribus Ecclesiasticis ; omnibus Evangelicæ Doctrinæ Præconibus et Alumnis proposita. Insulis, typis Francisci Fievet, 1683 ; vol. in-16 de xii- 558 pp. — 3° Concupiscentia carnis consideratione seria emoriens, ex sacris Litteris, Patribus, aliisque Scriptoribus Ecclesiasticis, omnibus Evangelicæ Doctrinæ Præconibus et Alumnis proposita. Insulis, typis Francisci Fievet, 1686 ; vol. in-16 de xii-528 pages. — 4° Superbia vitæ consideratione seria detumescens. Ex sacris Litteris, Patribus, aliisque Scriptoribus Ecclesiasticis ; omnibus Evangelicæ Doctrinæ Præconibus et Alumnis proposita. Insulis, typis Franc. Fievet, 1689 ; vol. in-12 de 514 pages. — 5° Vanitatis et concupiscentiæ mundanœ alexipharmacum seria novissimorum consideratione ex sacris Litteris, Patribus, aliisque Scriptoribus Ecclesiasticis ; omnibus salutis propriæ et alienæ studiosis propositum. Duaci, Michaël Mairesse, 1694 ; vol. in-12 de 312 pages. — 6° Enchiridion theologo-practicum tripartitum de jubilæo ecclesiastico. Insulis, typis Ignatii Fievet, 1699 ; vol. in-12 de xxxvi-260 pp. C’est un traité canonique assez étendu sur le jubilé et sur les conditions requises pour le gagner. Cet écrit, le meilleur de Bellegambe, fut réimprimé à Cologne en 1712.

E.-H.-J. Reusens.

Paquot, Mémoires, éd. in-fol., t. III, p. 54. — Aug. et Al. De Backer, Bibliothèque des écrivains de la Compagnie de Jésus, 1re série, p. 85.

BELLEGAMBE (Jean), peintre, né vers l’an 1475, mort vers 1540, à Douai (ancienne Flandre). Jean Bellegambe, l’un des meilleurs peintres de l’école flamande de la première moitié du xvie siècle, était tout à fait tombé dans l’oubli lorsque l’auteur de cette notice trouva la preuve qu’il était l’auteur du magnifique rétable d’Anchin. Depuis, d’estimables travaux ont fait connaître de nombreuses particularités sur cet artiste et sur ses œuvres. Bellegambe est mentionné par Guichardin et Vasari parmi les illustrations des Pays Bas, et resta longtemps célèbre, sous le nom de maître des couleurs, dans sa ville natale, où sa postérité continuée pendant diverses générations, resta toujours vouée à l’art de la peinture. Plusieurs poëtes douaisiens ont fait, dans leurs ouvrages, des allusions à son talent et au surnom qu’on lui donnait. C’est ainsi que Jean Franeau de Lestocquoy, l’auteur du Jardin d’hyver ou Cabinet de fleurs, publié en 1616, s’écrie :

Peintre douisien, le maistre des couleurs,
Tu pourrois exercer ton art avec les fleurs ;
Le glaïeul founiroit ses diverses taintures,
Pour te faire inventer des diverses paintures.

En 1607, Jacques Loys avait rappelé le souvenir du célèbre Douaisien à l’oc-