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naissance des parties les plus intéressantes de la géographie industrielle et politique du pays, finirent par fixer l’attention de cette institution qui le nomma au nombre de ses membres, dans la séance du 7 mars 1835.

Vers 1830, Belpaire avait été nommé membre de la commission d’instruction publique et inspecteur des écoles dans la deuxième division de l’arrondissement d’Anvers. Il exerça ces dernières fonctions jusqu’à l’époque de la révolution, qui les fit cesser, en donnant à l’enseignement la liberté la plus grande.

En 1831, parut un arrêté royal qui créait une commission spéciale pour la rédaction d’un projet de loi, sur l’enseignement. Ce projet avait été rédigé par une commission, sous la présidence du ministre de l’intérieur, par MM. Lecocq, Arnould, Belpaire, Cauchy, Ernst et Quetelet faisant les fonctions de secrétaire. Ce projet, donnant à l’enseignement des bases toutes nouvelles, adoptait les principes d’une liberté que la Constitution sanctionna et qui n’avaient point existé jusqu’alors.

Belpaire, dans les derniers temps de sa vie, s’occupait de la traduction d’un traité de droit anglais, sur les lettres de change ; et, toujours conséquent avec lui-même, il sacrifiait généreusement son amour-propre, ses loisirs à l’espoir de se rendre utile. Il avait aussi été l’un des rédacteurs d’une revue judiciaire, publiée à Bruxelles, sous le titre d’Archives de droit et de législation.

Il conserva jusqu’à la fin son amour pour le travail ; trois semaines avant sa mort, qui fut amenée par une maladie lente, il se faisait encore conduire aux réunions de la Commission de navigation de l’Escaut, dont il était un des membres les plus actifs. Jusqu’au dernier instant, il montra toute la lucidité de son esprit, et s’entretint pieusement avec ses enfants, en leur donnant ses derniers conseils.

Ad. Quetelet.

BEMMEL (Gabriel VAN), écrivain, né à Bruxelles, mourut en 1620. On a peu de renseignements sur la vie de ce personnage ; on sait seulement qu’il fit ses études à Louvain où il obtint, en 1612, le grade de licencié en droit, qu’il revint dans sa ville natale pour y occuper bientôt les fonctions de secrétaire de la commune, et qu’il mourut jeune après s’être acquis la réputation d’un homme distingué par ses connaissances et ses mœurs. Il composa : Sanctorum Ignatii et Xaverii, in divus relatorum triumphus Bruxellæ, ab aulâ et urbe celebratus. Bruxelles, 1622, in-8o

Aug. Vander Meersch.

Foppens, Bibliotheca Belgica, t. I, p. 325. — Wauters, Histoire de Bruxelles. Piron, Levensbeschryving.

BEMMEL (Charles-Maximilien-Philippe VAN), poëte, professeur, né à Bruxelles, le 26 février 1778, mort dans la même ville, le 23 septembre 1827. Il appartenait à une famille noble originaire de Gueldre, et dont le village de Bemmel, près de Nimègue, renferme encore le château et les tombes. Les Van Bemmel comptaient parmi les lignages patriciens du Brabant, et fournirent un grand nombre de bourgmestres à Anvers, à Louvain, etc. Par sa mère, Anne Bacon, Charles van Bemmel descendait du chancelier d’Angleterre qui a régénéré les méthodes scientifiques.

Van Bemmel manifesta de bonne heure une aptitude peu commune pour la culture des belles-lettres. Il avait pris ses grades de philosophie et de droit à l’université de Louvain, où l’un de ses ancêtres avait fondé le collège Van Dale. Lui-même était devenu patron et premier proviseur de ce collége. En 1799, sa santé exigeant qu’il fit un séjour à la campagne, il occupa les fonctions de commissaire spécial à la comptabilité des communautés et des indigents du canton de Gosselies (département de Jemmapes). L’année suivante le vit entrer dans l’enseignement privé : c’est là que ses goûts l’entraînaient. Il se manifestait alors en Belgique une sorte de réveil favorable à la littérature. Le niveau littéraire du pays, si bas à la révolution brabançonne, se relevait déjà notablement depuis notre incorporation à la France. Au premier rang des bons esprits qui se signalèrent dans ces travaux de l’intelligence, il faut mettre Charles van Bemmel. C’est au succès de ses premiers essais poétiques, qu’il