Page:Biographie nationale de Belgique - Tome 3.djvu/15

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BRÈS (Guy DE), BRESSE ou BRAY, né à Mons, vers l’année 1523, mort à Valenciennes, le 31 mai 1567, fut un personnage remarquable et l’un des plus célèbres pasteurs de l’Église réformée aux Pays-Bas. Il exerça d’abord la profession de peintre-verrier; son père était teinturier. Né de parents fortement attachés à la religion catholique, il fut un croyant fervent jusqu’au jour où le hasard ayant fait tomber une Bible entre ses mains, il se mit à la lire et à méditer sur son contenu. Ses idées et ses croyances se modifièrent alors complètement et il embrassa, avec ardeur, les idées de la réforme. Essayant d’abord sur sa famille ses dispositions pour la prédication, il parvint à convertir au protestantisme sa mère et sa sœur. Guy de Brès fut bientôt connu, et la crainte des persécutions le décida à quitter son pays; le nouvel apôtre se réfugia en Angleterre où il retrouva Valeran Poulain et d’autres réformés belges. Ce fut probablement pendant ce séjour à l’étranger qu’il se livra à l’étude et acquit ces connaissances qui, de simple ouvrier, relevèrent au rang des plus célèbres pasteurs réformés.

Peu après, voyant que les Pays-Bas jouissaient d’un peu de tranquillité à la fin du règne de Charles-Quint, il y revint en 1554 et se mit à prêcher, principalement à Mons, Valenciennes et Lille; il se fixa même pendant quelque temps dans cette dernière ville. Mais, en 1555, Philippe II, en montant sur le trône, renouvela les édits contre les hérétiques, les persécutions recommencèrent et Guy se réfugia à Gand. L’année suivante parut son premier ouvrage, le Baston de la Foy, dont nous parlerons plus loin. La composition de ce livre lui fit voir que son instruction n’était pas encore suffisante pour le rôle qu’il aspirait à remplir; il se rendit, en conséquence, à Lausanne et à Genève pour y faire de nouvelles études au foyer même de la réforme. Il n’y resta, selon toute probabilité, que neuf à dix mois. Il en revint plein d’ardeur et adopta la vie active d’un apôtre qui veut faire triompher sa croyance, lutte périlleuse à cette époque, et qu’il soutint par la parole et par la plume jusqu’au jour où, conduit au supplice, son nom prit place dans le sombre martyrologe de l’intolérance religieuse.

Guy de Brès s’établit à Tournai à son retour de Suisse et de là fit de fréquentes excursions dans les environs; on le vit à Lille, à Valenciennes; il alla même jusqu’à Dieppe; il fonda les églises réformées d’Amiens et de Montdidier. C’est à cette époque qu’il se maria.

Les partisans des idées nouvelle s’étaient devenus fort nombreux à Tournai; au mois de novembre 1561, ils firent une démonstration publique de leur foi; après s’être réunis sur le marché où ils entendirent un sermon, ils parcoururent, marchant à huit de front, les principales rues de la ville, « chantant les Psaumes de David en français à la Calvin. » A la