Page:Bizet - Lettres à un ami, 1909.djvu/168

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et l’étoile », vous vous êtes préoccupé du côté pittoresque, c’est bien ! Mais avant tout l’amour, l’amour ! C’est un peu froid, et puis, cette fin d’ensemble gâte tout.

Je le répète : ce morceau est d’une immense difficulté.— Il faut pour le réussir une liberté de faire que vous ne pouvez encore avoir acquise.— La forme va bien ; vous savez. Maintenant, l’idée, l’idée avant tout. Le duo devrait être absolument décousu… C’est de la déclamation mélodique… Il faut trouver des phrases nouvelles à chaque instant, et ces phrases doivent toujours monter, monter.— J’aurais aimé une coda pp… Yorick s’est monté pour répondre à Paddock… mais peu à peu… il retombe dans sa rêverie… dans la romance qui précède le duo.— Paddock le regarde, s’attendrit.— Yorick finit en disant : Myrrha ! Myrrha ! J’aime Myrrha… et Paddock qui l’aime, qui voit l’inutilité de ses efforts, cesse de le morigéner ; il le plaint, lui prend la main… Yorick en extase le laisse faire ; il se penche, s’appuie sur l’épaule de son ami. Chez Paddock, la haine est dominée un instant