Page:Bizet - Lettres à un ami, 1909.djvu/72

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Vous supprimez trop souvent la tierce dans les accords parfaits. À bientôt, et mille fois à vous.

Ma route a changé de nom : 10, route des Cultures, rive gauche, au Vésinet, Seine-et-Oise[1]. Tous les jours excepté mardi et samedi.

Juillet 1866.

Cher ami,

En plein XIXe siècle, lorsqu’une société soi-disant civilisée tolère, encourage même les monstruosités bêtes et inutiles, les odieux assassinats qui s’accomplissent sous nos yeux et auxquels notre belle Frrrrance va sans doute bientôt prendre part[2], les hommes honnêtes et intelligents doivent se rassembler, s’entendre, s’aimer, s’éclairer et plaindre les 999 millièmes d’idiots, de filous, de banquiers, de raseurs dont notre pauvre terre est couverte ! … Ce qui signifie, mon cher ami, que je serai toujours mille fois heureux de recevoir vos lettres, de resserrer les nœuds de notre amitié qui, j’espère, vous est aussi chère qu’à moi.

  1. Il n’habitait Paris que l’hiver. Voir l’introduction pp. 6-8.
  2. Il écrivait ceci sous l’impression des nouvelles de la bataille de Sadowa, livrée le 3 juillet 1866.