Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 1.djvu/110

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leur tête dans cette entreprise. On sait de quelle sorte avorta cette révolution, et avec quelle triste rapidité l’armée autrichienne démentit les brillantes prédictions du général Foy. M. Dugied revint à Paris, portant sous son habit le ruban tricolore, insigne du grade qu’il avait obtenu dans la charbonnerie italienne. M. Flotard apprit de son ami les détails de cette initiation à des pratiques jusque-là ignorées en France. Il en parla au conseil administratif de la Loge maçonnique des Amis de la vérité, et les sept membres dont ce conseil se composait résolurent de fonder la charbonnerie française, après s’être juré l’un à l’autre de garder inviolablement ce redoutable secret. MM. Limpérani et Dugied furent chargés de traduire les règlements que ce dernier avait rapportés de son voyage. Ils étaient merveilleusement appropriés au caractère italien, mais peu propres à devenir en France un code à l’usage des conspirateurs. La pensée qu’ils exprimaient était essentiellement religieuse, mystique même. Les carbonari n’y étaient considérés que comme la partie militante de la franc-maçonnerie que comme une armée dévouée au Christ, le patriote par excellence. On dut songer à des modifications, et MM. Bûchez, Bazard et Flotard, furent choisis pour préparer les bases d’une organisation plus savante.

La pensée dominante de l’association n’avait rien de précis, rien de déterminé : les cconsidérants, tels que MM. Bazard, Flotard et Bluchez les rédigèrent,