Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 1.djvu/142

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était là. Les funérailles du général Foy furent la contre-partie des pompes du sacre.

Mais qu’importe ? Il manquait à ces mouvements, pour qu’une révolution en sortît, le secours de la misère. Et le peuple, qui la possédait, cette force, que pouvait-il comprendre à de semblables querelles ? On se battait au-dessus de lui, non pour lui.

Ce qui explique la rapide décadence du pouvoir royal sous Charles X, c’est qu’il resta ce qu’il était, pendant que le pouvoir électif se transformait insensiblement, ce qui allait ramener entre les deux principes l’inévitable guerre, la guerre fatale.

Et quant à cette transformation du pouvoir électif, pourquoi s’en étonner ? Les adversaires de la domination bourgeoise n’avaient-ils pas eux-mêmes, et à leur insu, adopté les mœurs de la bourgeoisie ? N’en avaient-ils pas contracté les vices ? L’industrialisme n’avait-il pas fait invasion parmi les preux du dix-neuvième siècle ? Je ne veux pas remuer ici tous les scandales financiers de la Restauration ; mais qui ne connaît l’histoire des marchés-Ouvrard, et quels noms retentirent dans de tristes débats ? Après la guerre d’Espagne, des fortunes colossales s’élevèrent subitement : et pourquoi ? Parce que les royalistes qui avaient joué à la hausse, avaient joué à coup sûr. On sait que la protection des Jésuites était, en ce temps-la, un moyen d’avancement et de fortune ; on sait que la congrégation distribuait