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CHAPITRE II.


26 juillet. — Publication des ordonnances. — Le peuple s’en préoccupe peu. — Stupeur de la bourgeoisie. — Consultation d’avocats. — Sensation produite à la bourse par les ordonnances ; douleur des joueurs à la hausse. — Agitation à l’Institut ; désespoir de Marmont. — Conciliabule tenu par les journalistes : ils protestent au nom de la loi. — Incertitude et frayeur des députés ; attitude de Casimir Périer ; son portrait. — L’esprit de résistance s’étend ; l’autorité judiciaire engagée dans la lutte. — La bourgeoisie poussée peu-à-peu à l’insurrection par les plus audacieux ou les plus compromis. — Ébranlement communiqué au peuple.


À Paris, la journée du 26 fut très calme. Au Palais-Royal, cependant, on vit quelques jeunes gens monter sur des chaises, comme autrefois Camille Desmoulins. Ils lisaient le Moniteur à voix haute ; en appelaient au peuple de la violation de la Charte, et par des gestes ardents, des discours enflammés, cherchaient à exciter dans les autres et dans eux-même un vague besoin d’agitation. Mais on dansait aux environs de la capitale. Le peuple était à ses travaux ou à ses plaisirs. Seule, la bourgeoisie se montrait consternée. Les ordonnances venaient de l’atteindre