Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 1.djvu/359

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leure des républiques. » Pendant qu’il parlait, M. Mauguin laissait éclater sur son visage les signes d’une désapprobation marquée, et plus d’une fois ses gestes témoignèrent de son mécontentement.

Le comte de Sussy, découragé, alla demander à M. de Lafayette une lettre pour le duc de Mortemart ; et la députation républicaine se disposait à sortir, lorsque, s’approchant d’Hubert et tirant un papier de sa poche, M. Audry de Puyraveau lui dit avec vivacité : « Tenez, voici une proclamation que la commission municipale avait d’abord approuvée et qu’elle ne veut plus maintenant publier. Il faut la répandre. » À peine sur la place, Hubert monta sur une borne, et lut à la foule la proclamation qu’il venait de recevoir. Elle était ainsi conçue :

« La France est libre.

« Elle veut une constitution.

« Elle n’accorde au gouvernement provisoire que le droit de la consulter.

« En attendant qu’elle ait exprimé sa volonté par de nouvelles élections, respect aux principes suivants :

« Plus de royauté ;

« Le gouvernement exercé par les seuls mandataires élus de la nation ;

« Le pouvoir exécutif confié à un président temporaire ;

« Le concours médiat ou immédiat de tous les citoyens à l’élection des députés ;

« La liberté des cultes : plus de culte de l’État ;

« Les emplois de l’armée de terre et de l’armée de mer garantis contre toute destitution arbitraire ;