Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 1.djvu/364

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secret se trouve dans la trivialité de la plupart des ambitions humaines ! Le fils de Napoléon vivait au loin. Pour ceux qu’animait une vulgaire espérance, attendre, c’était risquer le bénéfice des premières faveurs, toujours plus faciles à obtenir d’un pouvoir qui a besoin de se faire pardonner son avènement. Pourtant, le souvenir de l’empereur palpitait dans le sein du peuple. Pour couronner dans le premier de sa race l’immortelle victime de Waterloo, que fallait-il ? qu’un vieux général se montrat à cheval dans les rues, et criât en tirant son sabre  Vive Napoléon II ! Mais non. Le général Gourgaud fit seul quelques tentatives. Le 29, on l’entendit protester à l’Hôtel-de-Ville contre la candidature du duc d’Orléans ; et, dans la nuit du 29 au 30, il réunit chez lui quelques officiers pour aviser aux choses du lendemain. Conspirer en pleine révolution était au moins superflu. Mais il semble que les luttes civiles déconcertent les hommes de guerre. Napoléon, d’ailleurs, avait amoindri toutes les âmes autour de la sienne. Le régime impérial avait allumé dans les plébéïens qu’il éleva si brusquement à la noblesse, une soif ardente de places et de distinctions. Le parti orléaniste se recruta de tous ceux à qui, pour ressusciter l’empire, il n’eût fallu, peut-être, qu’un éclair de hardiesse, un chef et un cri ! Parmi les généraux dont la fortune se liait aux traditions impériales, le général Subervic fut le seul qui se prononça pour la république dans les salons de M. Laffitte ; seul, du moins, il fut remarqué. Ainsi tout fut dit pour Napoléon. Et quelque temps après, un jeune colonel au service