Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 1.djvu/377

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

M. de Talleyrand était alors dans son hôtel de la rue Saint-Florentin, occupé à faire sa toilette. Tout à coup la porte s’ouvre : on annonce le général Sébastiani. Il entre et remet à M. de Talleyrand un papier cacheté que celui-ci parcourt avec une légèreté vaniteuse, et rend presque aussitôt en disant : « qu’il accepte. »

Quelques instants après, le duc d’Orléans rentrait dans la salle où il était attendu, et faisait connaître son acceptation aux députés impatients.

L’acte destiné à apprendre cette acceptation aux Parisiens était conçu en ces termes :

« Habitants de Paris,

Les députés de la France, en ce moment réunis à Paris, ont exprimé le désir que je me rendisse dans cette capitale pour y exercer les fonctions de lieutenant-général du royaume.

Je n’ai pas balancé à venir partager vos dangers, à me placer au milieu de cette héroïque population, et à faire tous mes efforts pour vous préserver de la guerre civile et de l’anarchie. En rentrant dans la ville de Paris, je portais avec orgueil ces couleurs glorieuses que vous avez reprises, et que j’avais moi-même long-temps portées.

Les chambres vont se réunir elles aviseront aux moyens d’assurer le règne des lois et le maintien des droits de la nation.

Une charte sera désormais une vérité.

Louis-Philippe d’Orléans. »

Cette proclamation, si habilement rédigée, fut approuvée par tous les membres de la députation,